Le diagramme spaghetti : visualisez, comprenez et optimisez vos processus

Le diagramme spaghetti est un outil qui donne une vue claire du flux physique des pièces ou des individus. Il s’applique également sur les flux numériques, avec un schéma d’architecture.

Il tire son nom de sa ressemblance avec un plat de spaghettis. En général, lors de son premier tracé, les flux s’entremêlent.

Processus inconnu

Cette visualisation sert à identifier les flux redondants, les croisements récurrents et à mesurer le trajet parcouru par chaque produit ou personne.

Il aide à la réorganisation géographique des machines ou des services. La réimplantation limitera le temps de déplacement et la non-valeur ajoutée. Le diagramme spaghetti peut aussi réduire les risques dans une zone en optimisant les déplacements. Il est enfin un outil d’optimisation des processus, quand vous cherchez à réduire le temps de cycle.

La construction du diagramme spaghetti en 5 étapes

1. Définir la portée de l’étude

Pour un processus physique, c’est assez simple. Selon votre objectif : optimiser un processus, réduire les accidents dans une zone, vous commencez par choisir le service, l’atelier ou le processus que vous allez étudier. Vous définissez ensuite la zone géographique concernée.
Pour un processus virtuel, il faut identifier les différentes personnes qui font partie du processus, mais aussi les systèmes, serveurs ou outils utilisés. Si votre objectif est d’optimiser l’utilisation d’une ressource en particulier, définissez la précisément: s’agit-il d’un serveur ou de la connexion entre deux sites ?

2. Obtenir un plan de la zone

Le plan doit contenir les différentes machines ou pièces dans lesquelles seront transformés les produits, ainsi que les surfaces de stockage intermédiaires.

Dans un monde virtuel, on peut schématiser les différents secteurs et les représenter par des points. On peut également indiquer sur le plan les différents systèmes ou serveurs utilisés par le processus. Cela suffit pour optimiser le travail des équipes et comprendre le flux d’information. Toutefois, si vous étudiez l’utilisation d’une ressource, vous aurez besoin d’un schéma d’architecture du réseau.

3. Lister les différents types de produits ou services qui sont transformés par le processus

Cette étape doit s’adapter à différents secteurs. L’objectif est de faire l’inventaire de tout ce qui est transformé, ou qui passe par la ressource ou la zone identifiée. Vous ferez ensuite des catégories afin de simplifier la prochaine étape.

Par exemple pour un hôpital, vous listerez les différents types de patients qui doivent être traités : urgence, rendez-vous ponctuels, chirurgie ambulatoire, …

Si vous travaillez dans une usine, vous choisirez une catégorisation par type de produit. Pour une entreprise de service, vous pourrez classer votre inventaire par type de service, de client ou par volume. Enfin pour des ressources informatiques, c’est le type de données ou de connexions qui pourront être utilisées.

Le plus simple est d’observer ce qui passe dans la zone, puis de regrouper. Il n’y a pas de bonne manière de regrouper, vous devez trouver des caractéristiques communes qui vont simplifier l’étape suivante.

4. Tracer pour chaque produit le chemin emprunté

Il faut avoir le maximum de parties prenantes lors du dessin. En effet, il n’y a rien de plus complexe que d’imaginer ce qui se passe dans un autre secteur ou service. Dans l’idéal, avant de se lancer dans le dessin, l’équipe va « marcher » le processus lors d’un Gemba Walk.

Si vous ne savez comment regrouper votre inventaire, vous pouvez utiliser une démarche empirique. Vous allez suivre, réellement ou virtuellement, des produits, des clients ou des employés. Pour chacun vous allez dessiner le « chemin » emprunté sur votre plan. N’oubliez pas d’indiquer les zones de stockage ou d’attente.

Après quelques tours, vous allez constater des chemins plus empruntés que d’autres. C’est l’intérêt de la catégorisation. Si tous les patients de type A suivent le même chemin, vous pouvez en suivre un seul et faire un trait plus épais pour représenter le volume.

5. Mesurer pour améliorer

C’est enfin le moment de mesurer. Selon votre objectif initial, vous allez mesurer la distance parcourue par chaque type de produit, par vos employés, par les patients. Vous pouvez également mesurer le nombre de passages en un point particulier. C’est particulièrement important si vous souhaitez régler des problèmes de congestion dans une zone.

Cette mesure servira à comparer la situation initiale avec le projet de modification, et à calculer la rentabilité des modifications. Dans le virtuel, on peut compter le nombre d’étapes, ou encore le nombre de kilomètres de câble réseau empruntés. Pour des optimisations de capacité, c’est le volume de données transitant (ou stockées) en un point qui pourra être mesuré.

Exemples de diagramme spaghetti

Centre de radiographie (droits du plan : Atelier Hall Idasiak)

Dans ce cas, c’est le flux des patients qui est représenté. Mais on aurait également pu travailler sur le flux des employés du centre de radiographie. Tout dépend des objectifs de l’étude. Un bon QQOQCP garantira que l’étude porte sur le bon sujet.

Atelier d’une usine